C.D.S.O.I.

Ordre infirmier 2 ou le masque de Zorro - article FNI

Ordre infirmier 2 ou le masque de Zorro

A l'heure actuelle, l'Ordre infirmier décroche un soutien financier de dernière minute sur la base d'un mystérieux plan de restructuration qui fait porter près de 90% du financement aux infirmières libérales, qui ne représentent elles-mêmes que 15% des effectifs ! 
Toute l'architecture du plan financier reposerait donc sur l'adhésion des libéraux à cet « ordre 2 », qui se voit par ailleurs privé de ses moyens d'actions et amputé de ses principales missions. La FNI considère que miser aujourd'hui sur la totale adhésion des libéraux à ce simulacre d'ordre professionnel est hautement périlleux.

Certes, les libéraux ont milité activement pour la création d'un ordre infirmier, ils se sont engagés et ont concrétisé cet engagement en s'acquittant massivement d'une cotisation annuelle égale pour tous. Pourquoi ? Dans l'espoir qu'au travers des missions qui lui avaient été confiées par la loi, l'Ordre soit un puissant vecteur pour l'excellence éthique et technique des soins infirmiers et un levier fort pour promouvoir la profession vers un avenir à la mesure de ses potentialités.

Quel sens y aurait-il aujourd'hui à adhérer à un Ordre 2, réduit à une simple chambre administrative d'inscription au tableau ? Nous nous sommes tant éloignés de cette grande idée d'un ordre fédérant les infirmières de tous secteurs d'activité autour de leurs valeurs communes, garant des compétences, de la déontologie et incarnant une profession exercée par quelques 500 000 personnes... Nous sommes bien loin de ce jour historique du 21 décembre 2006 portant les promesses d'un Ordre rassembleur, apportant des garanties supplémentaires de qualité de soins pour les usagers, comme c'est le cas des autres professions de santé. Albert Camus dirait sans doute de cette absurdité qu'elle « est d'autant plus grande que l'écart s'accroît entre les ambitions et la réalité. »

Dans ce contexte, la FNI considère qu'il est plus qu'hasardeux d'impliquer les partenaires bancaires dans un plan de sauvetage suspendu à l'adhésion massive des libéraux. Elle refuse ce qui s'apparente à une prise en otage visant à les faire apparaître au final comme responsables de cet échec.
Aux libéraux d'éponger la dette, acculés à financer une instance dans laquelle ils n'auraient qu'un poids politique très restreint et qui ferait fi de toute l'organisation régionale et départementale. Invoquer la bien-pensance pour préserver quelques emplois au siège parisien quand ce plan de restructuration n'a pas eu d'états d'âme à sacrifier ces mêmes emplois dans les départements et les régions relève d'une toute autre ambition. Est-il politiquement correct de maintenir à bout de bras un ordre qui n'aurait plus vocation qu'à permettre à quelques uns de se créer, au mépris de la profession, une niche confortable ?

La FNI ose le dire et devant l'inacceptable de cette situation, elle se donnera tous les moyens pour défendre les intérêts matériels et moraux des infirmières libérales. Elle n'hésitera pas à adresser un courrier personnel à chacun de ces 75 000 professionnels conventionnés pour appeler à la désobéissance, et les inciter à ne plus payer leur cotisation, ceci au nom de l'égalité de tous les infirmiers devant la loi, comme l'a fait en son temps Roselyne Bachelot en ayant couvert de son autorité le refus massif des salariés de s'acquitter de leur cotisation.

http://www.fni.fr/article.php3?id_rubrique=13&id_article=708



10/09/2011
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